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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 22:12

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Effet de serre : ça sent le gaz...

par Cyril Gaucher | dijOnscOpe | mer 09 déc 09 |
 
Arnaud Delebarre, Stéphane Woynaroski et Jacques Pulh (Pdt de "Vivre Talant")
 
 



L'effet de serre : un principe vital
Stéphane Woynaroski, qui intervenait également en sa qualité d'enseignant en biologie et géologie, nous le rappelle : "L'effet de serre est un principe naturel qui préexistait à l'homme, sans lequel toute vie sur Terre serait impossible. La température moyenne sur la Lune est de -18°C, et c'est l'effet de serre qui permet de porter la température moyenne sur Terre à une quinzaine de degrés ; sans cela, l'eau serait restée à l'état de glace".
Le principe : l'ensemble des rayonnements solaires arrivent au niveau de l'atmosphère terrestre. Une partie est absorbée ou réfléchie, et seule la moitié de ces rayonnements parvient à la surface de la terre. Le sol ainsi réchauffé renvoie une partie de ces rayonnements, qui se trouvent alors piégés par les gaz à effet de serre, qui réémettent à leur tour le rayonnement vers la Terre, contribuant à l'échauffement du sol et de l'atmosphère. Cet effet de serre a lieu dans la troposphère, une couche de l'atmosphère située de 0 à 12 km de la surface du globe.

L'effet de serre anthropique : un méfait de l'Homme
Selon Stéphane Woynaroski, "à l'effet de serre classique s'ajoute un effet de serre anthropique, créé par les activités humaines, dont l'augmentation est exponentielle ces dernières années et dont les chiffres sont publiés annuellement par l'OMM". Si, d'une statistique à l'autre, on constate désormais une accélération significative, le phénomène remonte cependant au début du 19ème siècle, dès l'instant où l'activité humaine a introduit dans l'atmosphère des gaz nouveaux (comme les chlorofluocarbones ou CFC), ou a augmenté sensiblement la concentration des gaz déjà existants (méthane, CO2). Actuellement, leur concentration dans l'atmosphère atteint des niveaux record.

Les six gaz responsables, déterminés par Kyoto
Il y a précisément 12 ans, le 10 décembre 1997, le Protocole de Kyoto déterminait quels sont ces gaz à effet de serre, mesurant leurs nocivités respectives. Les "responsables" sont : le dioxyde de carbone (CO2) issu notamment de la combustion d'énergies fossiles, d'industries comme le ciment et de la déforestation des zones tropicales : il peut rester 100 ans dans l'atmosphère. Autre accusé : le méthane, issu de diverses fermentations comme celles liées au fonctionnement de l'appareil digestif des ruminants, aux zones humides telles les cultures de riz, aux décharges ménagères ou aux brûlis consécutifs à la déforestation : à quantité égale, le méthane est 25 fois plus puissant que le CO2 en terme de réchauffement : il est responsable de 15% de l'effet de serre additionnel. Autres acteurs du réchauffement climatique : le protoxyde d'azote (issu des engrais azotés utilisés pour l'agriculture) et l'hexafluorure de soufre (utilisé notamment comme isolant dans les installations électriques haute tension et dans la production d'aluminium ou de magnésium). Ce dernier, qui peut rester 50 000 ans dans l'atmosphère, est 22 800 fois plus "actif" que le CO2...

Les CFC : la conscience tranquille...
Les chlorofluocarbones ou CFC font également partie de cette liste. Tout le monde s'en souvient : ils étaient autrefois présents dans les aérosols et les systèmes de réfrigération. En 1987, ils ont totalement été interdits par le Protocole de Montréal. En effet, à quantité égale, certains CFC ont 14 000 fois plus d'impact sur le réchauffement climatique que le CO2. Néanmoins, malgré cette suppression complète (longtemps mentionnée par les fabricants sur les aérosols), leur longévité est de 50 000 ans. Il faudra donc compter... 2 000 générations avant de ne plus les voir dans l'atmosphère !

460 kg équivalent carbone par an et par habitant
Arnaud Delebarre, directeur de l'Ecole Supérieure des Sciences et Technologies de l'Ingénieur de Nancy (ESSTIN) présent lors de la conférence, prône un changement urgent des comportements afin de tenter de juguler le phénomène. Le champ d'action est vaste : il cite en priorité les modes de déplacement, mais aussi la limitation des perditions d'energie au niveau des habitations. Au delà de la question des quantités, le type de produits consommé a également son importance. Ainsi Arnaud Delebarre précise que "un kg de viande bovine produit beaucoup plus de CO2 qu'un kg de poulet car nécessitant davantage de nourriture et d'engrais. Ainsi, un célibataire habitant une maison ou un grand appartement, aimant la viande de boeuf et allant chaque année en sports d'hiver, pourra atteindre les 4 000 kg / carbone par an, soit près de 10 fois la "limite" de 460 kg carbone par an et par habitant déterminée au niveau international".

Réalisez vous-même votre bilan carbone
Êtes-vous un citoyen "climatiquement responsable" ? Pour le savoir, un outil existe sur Internet : le site "www.bilancarbonepersonnel.org" permet à chacun de réaliser gratuitement et en quelques minutes son propre bilan-carbone. Transport, logement, alimentation et consommation : tout est passé au crible. Il suffit de créer un "compte", puis de remplir l'ensemble du questionnaire. Une valeur par défaut est proposée dans le cas où l'on ne peut estimer une situation ou une quantité. Au terme de ce diagnostic, votre bilan est généré et comparé avec les seuils critiques. Que celui ou celle qui ne franchit aucune "limite rouge" jette la première pierre...

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